lundi, août 28, 2006

Les potins du Causase


- C’est la saison des figues et des poires, les raisins commencent à mûrir

- En russe, on utilise l’alphabet cyrillique. Ainsi, le [CCCP] affiché sur nos maillots petit bourgeois, et qui signifie URSS, se prononce [SSSR]...Et [ПИТь] prononcez [Pit’] signifie boire….No comment

-L’eau à Pitsounda est chaude et claire et certains russes sont vraiment rock’&’roll

mercredi, août 23, 2006

PIC NIC party

Le week end dernier, hop dans la Lada avec Charles le chauffeur qui chantonne de l'Aznavour et parle d'amour et de filles un verre a la main....




des montagnes, une riviere, de la viande, du vin, des figues, de la vodka,



du coup on a parle, bu (pas mal), manger (beaucoup), chanter (pas moi mais ca viendra)...un vrai picnic de week end en fait !

lundi, août 14, 2006

Au pays qui n’existe pas...

Mardi, après une traversée de la partie ouest de la Géorgie, nous atteignons la rivière Ingouri qui marque la frontière avec l’Abkhazie…


Petit rappel historique, suite à la perestroïka engagée par notre cher Gorbatchev, la Géorgie proclame son indépendance en 1991. L’Abkhazie, province « autonome » rattachée à la Géorgie, réclame à son tour l’indépendance. A l’époque, les Abkhazes sont minoritaires (20%) dans leur pays peuplé majoritairement de géorgiens, d’arméniens et de russes. Un conflit armé s’engage en 1992 et l’Abkhazie, soutenue par les Russes mais aussi les « peuples des montagnes » (Tchétchène & co), repousse les Géorgiens. Le bilan est catastrophiques, destructions, morts, déplacement de 350.000 géorgiens...

Depuis, l’Abkhazie est indépendante « de facto » (c’est le terme à mettre partout lorsqu’on se trouve en dehors d’Abkhazie) n’est pas reconnue internationalement et subit un embargo plus ou moins strict. Les touristes russes et les produits de contrebande entrent tout de même facilement sur le territoire.

Donc, nous voilà à la frontière, après 2 barrages russes (responsables du maintien de la paix) et un abkhaze, passés sans encombre, nous rejoignons Sukhumi, la capitale en bord de Mer Noire. La plupart des maisons dans le Sud du pays sont effectivement en ruine, et la sécurité y est aléatoire, notamment en période de récolte des noisettes et des mandarines lorsque des bandes de pillards s’attaquent aux chargements. Tout est luxuriant par contre, et Sukhumi, en reconstruction, est plutôt charmante...les touristes russes et les abkhazes se promènent tranquillement le long de la ballade des Abkhazes, au milieu des baigneurs, des jeunes abkhazes à l’affût des jolies russes et des resto et bars, allant du presque chic à la paillote minable. La Mer est bien Noire mais chaude, petit plaisir de fin de journée vraiment appréciable vu les températures actuelles.

L’équipe de Première Urgence est vraiment sympa, tous les âges y sont représentés, de l’ingénieur agro fatigué par la clope et la vodka qui a roulé sa bosse en Russie, au chauffeur arménien grisonnant et gominé toujours un peigne à la main qui chantonne de l’Aznavour en passant par la jeune traductrice fraîchement sortie de l’Université. Beaucoup de dynamisme...la communication reste malheureusement difficile, il est urgent que je me mette à baragouiner le Russe !
Urgent aussi d’aller sur le terrain, dès que j’y verrai plus clair sur le déroulement de la mission j’y file ! Mais ça n’aura de toute manière rien à voir avec les stages en Equateur ou au Mozambique…plus d’ordi, plus de bureau, plus coordination qu’action, moins freelance plus contact et rencontres avec les collègues des autres ONG, de l’ONU, les administrations, les bailleurs de fonds, etc etc…Mais ce sera une expérience riche de toute façon…
Je vous embrasse
Pierre

Religion et plaisirs charnels

Bonjour,
Des nouvelles après une semaine dans le Caucase…

Le travail a commencé doucement, après 3 jours passés dans la capitale géorgienne Tbilisi (prononcez Bilissi). C’est une grande ville, vraiment cosmopolite, héritage de sa position carrefour à l’époque de la route de la soie ; dans un même quartier dans le vieux centre se côtoient églises catholiques, églises orthodoxes, mosquées et synagogues. La nouvelle cathédrale (Orthodoxe, principale religion ici, vous savez avec les prêtres en robe noire barbus) commencée sous Chevernadzé et en cours d’achèvement avec le nouveau président Saakachvili est vraiment immense, la plus grande d’Europe, mais les décorations intérieures sont beaucoup plus sobres que celles des églises plus petites entièrement peintes. La ferveur religieuse (en tout cas aux abords des églises) est réelle, signes de croix et embrassades des icônes se multiplient. Car pour ce qui est des péchés de la table, les géorgiens n’ont rien à nous envier.
Une légende dit que les géorgiens étaient en train de festoyer à grands renforts de toasts lorsque Dieu partageait les terres entre les peuples. Arrivés à la bourre, les géorgiens s’excusent devant Dieu, et lui assurent qu’ils n’ont cessé de trinquer à son honneur. Touché, Dieu leur dit alors qu’ils pourraient s’installer sur une terre qu’il s’était réservé…donc vous imaginez la beauté du pays, des montagnes enneigées tout l’année aux plaines subtropicales de la Mer Noire, il y en a pour tous les goûts…et le goût prononcé des Géorgiens pour les grandes tablées arrosées de vin local. Traditionnellement, ces tablées sont présidées par le TAMADA, homme conteur et fêtard qui ordonne le moment des toasts et leur objet, en utilisant de façon subtil le déroulement de la soirée et des discussions pour trouver LE toast approprié au bon moment…tout un art.