lundi, août 14, 2006

Au pays qui n’existe pas...

Mardi, après une traversée de la partie ouest de la Géorgie, nous atteignons la rivière Ingouri qui marque la frontière avec l’Abkhazie…


Petit rappel historique, suite à la perestroïka engagée par notre cher Gorbatchev, la Géorgie proclame son indépendance en 1991. L’Abkhazie, province « autonome » rattachée à la Géorgie, réclame à son tour l’indépendance. A l’époque, les Abkhazes sont minoritaires (20%) dans leur pays peuplé majoritairement de géorgiens, d’arméniens et de russes. Un conflit armé s’engage en 1992 et l’Abkhazie, soutenue par les Russes mais aussi les « peuples des montagnes » (Tchétchène & co), repousse les Géorgiens. Le bilan est catastrophiques, destructions, morts, déplacement de 350.000 géorgiens...

Depuis, l’Abkhazie est indépendante « de facto » (c’est le terme à mettre partout lorsqu’on se trouve en dehors d’Abkhazie) n’est pas reconnue internationalement et subit un embargo plus ou moins strict. Les touristes russes et les produits de contrebande entrent tout de même facilement sur le territoire.

Donc, nous voilà à la frontière, après 2 barrages russes (responsables du maintien de la paix) et un abkhaze, passés sans encombre, nous rejoignons Sukhumi, la capitale en bord de Mer Noire. La plupart des maisons dans le Sud du pays sont effectivement en ruine, et la sécurité y est aléatoire, notamment en période de récolte des noisettes et des mandarines lorsque des bandes de pillards s’attaquent aux chargements. Tout est luxuriant par contre, et Sukhumi, en reconstruction, est plutôt charmante...les touristes russes et les abkhazes se promènent tranquillement le long de la ballade des Abkhazes, au milieu des baigneurs, des jeunes abkhazes à l’affût des jolies russes et des resto et bars, allant du presque chic à la paillote minable. La Mer est bien Noire mais chaude, petit plaisir de fin de journée vraiment appréciable vu les températures actuelles.

L’équipe de Première Urgence est vraiment sympa, tous les âges y sont représentés, de l’ingénieur agro fatigué par la clope et la vodka qui a roulé sa bosse en Russie, au chauffeur arménien grisonnant et gominé toujours un peigne à la main qui chantonne de l’Aznavour en passant par la jeune traductrice fraîchement sortie de l’Université. Beaucoup de dynamisme...la communication reste malheureusement difficile, il est urgent que je me mette à baragouiner le Russe !
Urgent aussi d’aller sur le terrain, dès que j’y verrai plus clair sur le déroulement de la mission j’y file ! Mais ça n’aura de toute manière rien à voir avec les stages en Equateur ou au Mozambique…plus d’ordi, plus de bureau, plus coordination qu’action, moins freelance plus contact et rencontres avec les collègues des autres ONG, de l’ONU, les administrations, les bailleurs de fonds, etc etc…Mais ce sera une expérience riche de toute façon…
Je vous embrasse
Pierre

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